Le guide

En attendant le début de la conférence organisée par la société d’histoire de Hyde Park (Chicago), les Amis des Parcs et l’association Héritage de Dusable, à laquelle j’ai assisté, médusée, cet après-midi, je suis tombée sur The Guide to Subversive Organizations and Publications, dans son édition de 1951.

Un livre qui résumera la teneur de mon week-end : archives et collections, mémoire et histoire, vie privée, surveillance et droits civiques.

Le guide est un des exemplaires d’une série de publications produites par le charmant House Committee on Un-American Activities, un organe qui s’occupa de 1938 à 1975 de la surveillance des activistes gauchistes et communistes. Complémentaire à la vendetta de McCarthy, le travail de la HCUA, crée initialement pour suivre l’activisme nazi américain se concentra presqu’essentiellement sur la surveillance des citoyens américains soupconnés de sympathie communiste, des japonais et des militants pour les droits civiques, délaissant le suivi du KKK, au prétexte qu’il était après tout une institution traditionnelle bien américaine.

C’est cet organisme qui est à l’origine de la liste noire d’Hollywood.

Le guide se propose, en plus de lister des organisations repérées pour leur couleur rouge écarlate, de donner des clefs pour apprendre à reperer ce qu’est un Front communiste, à base de citations de Lénine et de Staline. On y dénombre essentiellement de noms d’associations, d’écoles, de groupes de jeunesse et de syndicats, de librairies … et le groupe les Almanac Singers.

J’avais oublié que les Almanac Singers, le groupe de Woodie Guthrie et Pete Seeger s’était retrouvé sous le coup d’un suivi particulier à cause de ses chansons pacifistes et de ses apparitions et concerts de soutien aux ouvriers et syndicats et autres groupes anti-guerre.

Mais c’est surtout leurs chansons contre la mobilisation des troupes américains en 1940/41 qui les mis sur la sélète. Les Etats-Unis, encore en dehors du conflit mondial, se sont en partie servis de la conscription comme moyen de lutte contre le chômage massif qui menaçait la paix intérieure américaine. Un véritable front populaire de forces de gauche (syndicats, pacifistes, groupes anti racistes) s’étant progressivement mis en place, les idées socialistes et communistes gagnaient donc du terrain. Et les chansons des Almanach singers, leur servaient de bande son.

Parmi les membres du groupe, ils purent compter Bette Lomax, la soeur du fameux Alan et Josh White, le bluesman afro-américain, fondateur des protest-songs avec ses hymnes anti Ku Klux Klan et cible malheureuse des élans des maccarthistes. White enregistra avec eux leur premier album.

Une autre figure remarquable du groupe, Will Geer, fut le compagnon et mentor politique de Harry Hay, militant syndical, membre du pc américain et l’un des fondateurs de la Mattachine Society, un des premiers groupes militants gay autosuffisant. Hay fut aussi un des fondateurs du Front de libération homosexuel américain et des Radical Faeries.

Ramifications

La difficulté principale du blogging, et c’est pour ça que je n’ai jamais réussit à maintenir ce type d’exercice sur la longueur, c’est la régularité que ça nécessite. Et, ceux qui me connaissent le savent, ce n’est pas que je n’y pense pas, bien au contraire, mais j’ai besoin d’abord de repasser tout en revue mentalement — d’aucun dirait de ruminer — avant de me lancer. Une fois prête, alors ça va assez vite. On appelle ça semble-t-il la meta-cognition, le fait de penser sur la pensée, ça va mieux en le disant.

J’ai donc plusieurs billets en préparation dans ma tête, mais alors que la Belgique vient de marquer un premier but dans la petite finale de la Coupe du Monde de football, et accumulent les occasions ratées devant les buts anglais, je tente le billet spontané.

Sur la California Avenue

En parlant de technique cognitive vue comme contribuant à la survie humaine, j’ai rencontré hier soir la jeune artiste Ireshia Monet, dont le travail sur la résilience touche à la fois la mémoire, la transmission, les traumas et les stratégies individuelles et collectives d’autonomisation et de réparation.

Sa série photographique, The pearls my mother gave me, évoque les transmissions traumatiques, la violence transmise comme un héritage, comment gérer les équilibres entre ce qui doit être dit et les silences.
Il y a ce qu’on (re)garde et ce à quoi on tourne le dos.

© Ireshia Monet

Son travail, et ce qu’elle en dit, m’a beaucoup fait penser à celui d’un des participants de la formation Ateliers des horizons de l’an passé, Yves Monnier qui travaille, en tout cas c’est comme ça que je le comprends, sur la résilience. (Son site ne rends pas compte de tout ce qu’il a au travail sur ce sujet, il va falloir me croire sur parole). On a fini nos échanges, Ireshia et moi, en parlant de neurosciences et de Cyrulnik, celle-là non plus je ne l’avais pas vue venir.

Sur les murs de la bibliothèque Read/Write

Ce qui est drôle dans cette rencontre, c’est qu’on s’est retrouvée par hasard à la Read/Write library, alors qu’on avait échangé des mails dans l’après-midi à propos du Transmedia Story Lab, sans que je sache qu’elle était bénévole photo pour le festival Chicago Archives + Artists.

Ma mère dirait qu’il n’y a pas de circonstances fortuites.

Parce qu’évidemment, des rencontres sur les archives à mon projet de résidence, tout à avoir avec la mémoire et la transmission en ce moment. Qu’elle soit collective — comment garder la trace de l’histoire populaire, de la vie quotidienne, des mobilisations des minoritaires et exclus. Ou qu’on aborde la mémoire individuelle, personnelle, familiale. De quoi se souvient-on quand oublie tout ? A ce que nous disent les vivants, ce que nous laissent les morts.

© Mathieu Drouet
© Mathieu Drouet

Il y a aussi le travail de Mathieu Drouet, toujours en cours, sur Terreneuve et la bataille de Monchy-le-Preux. Il y cette expo du Dusable. Il y a les actives archives de Constant. Il y a Vincianne Despret.

Il y a tellement de ramifications.

Enfin, bon, on va encore me dire que meta-cognitionne là et c’est la mi-temps. Il est temps que je me douche et que je mette en route pour la seconde journée du festival sur les archives à Chicago.

J-7

I think i should be in a hurry, but i’m not sure about what yet.

Hyde Park Records - Devanture
Hyde Park Records – Devanture

I’ve been browsing Chicago’s records shops, early this morning, while thinking i should probably try not to pay too much attention on them if i want to stay within my residency budget.

I have dedicated an instagram account to the three forthcoming months.

And i opened this medium blog. I am usually more into free software and self hosted platforms, but this time i thought that having an app attached to my blogging attempt could be a good idea. Because i’m not so good at maintaining a blog of any kind. Not to mention writing articles with any kind of regularity.

I plan to read and review a couple books while counting days until my flight. I’m browsing the Hyde Park Herald website for news and i hope i will find a way to attend the Silver Room block party in Hyde park. I’m trying to figure out what part is considered South side, South Kenwood, East side, Bronzeville or Washington park. I think for now, i’m a bit lost. Someone said that i should watch shameless usa.

I have multiple concerns : do i take one or two weeks of clothes in my suitcase, what kind of books i’ll be missing, do i have everything set on papers level. I also have to tell a bunch of people that i’m on my way.

And i try my best to rest and close all opened work issues. I have to plan some meetings for the days after my arrival.
It is contradictory, i know.

R.Lukaku

Rest and work.

And, there’s the world cup. I only had time to watch a couple of soccer matchs (but all those of Belgium of course). If interested about the Red devils, please have a look on this Romeo Lukaku’s interview for The player’s tribune.

 

I have refilled my stock of ventolin. I’m planning to go on a vegetarian and/or healthy diet for three months. Of course, i’ll move my body.

What is good with planning is that you can fill it forever. I’m in my favorite stage of procrastination. I wait.

And while waiting, in between naps and essential documentaries and vlog watching, about Nicolas Tesla or diy electronics, i spend countless hours listening to the Studs Terkel radio archive : https://studsterkel.wfmt.com/.

Studs Terkel

And somebody told me it will have something to do with what is going to happen next.