Chicago No Brussels

Sasha from Disco No Disco (WHPK 88.5FM) and Peggy (from PBG & la 5e semaine) join forces for an hour of transatlantic musical ping-pong between the Brussels alternative scene and sounds from the almighty city by the lake, Chicago.

La plupart des gens avec qui j’ai des connexions fortes et avec qui j’ai entamé des discussions ou posé des embryons de projets, je les ai tous quasiment tous et toutes rencontrés lors du week-end Chicago art+archives qui s’est tenu à Read/Write Library les 13 et 14 Juillet. Darryl, Ireashia, Marc et donc Sasha Tycko,  journaliste, DJ, animatrice radio et éditrice du fanzine The Sick Muse, dédié à la scène DIY de Chicago.

Cela fait quelques années déjà qu’elle anime Disco no Disco une émission consacrée à la culture club, à la musique disco, son histoire et aux genres musicaux historiquement associés. Diffusée sur WHPK, la fierté du South Side, la radio du campus de l’université de Chicago, Disco no disco, diffuse un peu tout ce qui se danse, majoritairement sur vinyle. Elle fait aussi partie du duo The Freak.

Sasha m’a invitée à participer à son émission et je lui ai proposé de faire un ping pong Bruxelles Chicago à diffuser dans les deux villes. Compte-tenu du décalage horaire, nous avons vite renoncé à l’aventure du direct transatlantique. Chicago No Brussels est passé le 04 septembre sur WHPK et le 05 sur radiopanik à Bruxelles.

WHPK est une radio historique du South Side, crée en 1968 et qui a connu différentes périodes de gloire. C’est sur WHPK que les petits Kanye et Common on fait leurs premiers freestyles chez Ken Wissoker. Radio Panik, a une fonction et une histoire rivée à l’underground musical et culturel et la vie associative bruxelloise.

Dans cette première partie de cette petite joute, on s’est un peu éloignées des musiques de danse stricto-sensus, puisque l’idée de l’émission était de faire découvrir des artistes des scènes +/- alternatives/indépendantes des deux villes.

L’émission dure une heure et c’est évidemment une source de frustration absolue. Les scènes musicales des deux villes ont une histoire et un actualité foisonnante. toute sélection étant par définition parcellaire et arbitraire. Il est vite apparu qu’une fois ne suffirait pas donc on remettra le couvert le 27, pour une deuxième Chicago No Brussels.

J’avais prévu de parler de plein de choses, notamment du travail d’archivage de la vie musicale bruxelloise (et belge) faite par Point Culture, mais je n’ai pas eu le temps.

Quand à la playlist, j’ai essayé de répondre au mieux à ce que passait Sasha et en même temps de me faire plaisir (par exemple en passant Pas de deux et leur Cardio Kleptomanie), ce qui fait que je ne suis pas forcément restée dans l’alternatif strico sensus, et que je repars avec un goût de trop peu, car je pense que j’avais préparé franchement de quoi tenir au moins la matinée !

L’émission est disponible en podcast (en .mp3 et en .ogg ) et à réécouter en streaming, sur le site de radiopanik.

Lire :

Pioneering WHPK keeps Chicago rap fresh

Radio Panik, or how radio saved the Belgian underground

Ecouter : https://www.mixcloud.com/sashanodisco/

La playlist!

Alan Parsons – Eye in the Sky (speciale CUBS!)
Ono – Fatima Police
Les tueurs de la lune de Miel – J4
Glad rags – u think u
Pas de deux – Cardio Kleptomanie
Hogg – Solar Phalic Lion
Front de cadeaux – Infor drogues
Toupée –  Mommy is Mummy
TC Matic – Putain Putain
Blacker face – Back to black
Chouk Bwa & the Angströmer – Electric Mambo
RP Boo – No body
Crête et Paquerettes – Je te tiens en laisse

 

 

Le guide

En attendant le début de la conférence organisée par la société d’histoire de Hyde Park (Chicago), les Amis des Parcs et l’association Héritage de Dusable, à laquelle j’ai assisté, médusée, cet après-midi, je suis tombée sur The Guide to Subversive Organizations and Publications, dans son édition de 1951.

Un livre qui résumera la teneur de mon week-end : archives et collections, mémoire et histoire, vie privée, surveillance et droits civiques.

Le guide est un des exemplaires d’une série de publications produites par le charmant House Committee on Un-American Activities, un organe qui s’occupa de 1938 à 1975 de la surveillance des activistes gauchistes et communistes. Complémentaire à la vendetta de McCarthy, le travail de la HCUA, crée initialement pour suivre l’activisme nazi américain se concentra presqu’essentiellement sur la surveillance des citoyens américains soupconnés de sympathie communiste, des japonais et des militants pour les droits civiques, délaissant le suivi du KKK, au prétexte qu’il était après tout une institution traditionnelle bien américaine.

C’est cet organisme qui est à l’origine de la liste noire d’Hollywood.

Le guide se propose, en plus de lister des organisations repérées pour leur couleur rouge écarlate, de donner des clefs pour apprendre à reperer ce qu’est un Front communiste, à base de citations de Lénine et de Staline. On y dénombre essentiellement de noms d’associations, d’écoles, de groupes de jeunesse et de syndicats, de librairies … et le groupe les Almanac Singers.

J’avais oublié que les Almanac Singers, le groupe de Woodie Guthrie et Pete Seeger s’était retrouvé sous le coup d’un suivi particulier à cause de ses chansons pacifistes et de ses apparitions et concerts de soutien aux ouvriers et syndicats et autres groupes anti-guerre.

Mais c’est surtout leurs chansons contre la mobilisation des troupes américains en 1940/41 qui les mis sur la sélète. Les Etats-Unis, encore en dehors du conflit mondial, se sont en partie servis de la conscription comme moyen de lutte contre le chômage massif qui menaçait la paix intérieure américaine. Un véritable front populaire de forces de gauche (syndicats, pacifistes, groupes anti racistes) s’étant progressivement mis en place, les idées socialistes et communistes gagnaient donc du terrain. Et les chansons des Almanach singers, leur servaient de bande son.

Parmi les membres du groupe, ils purent compter Bette Lomax, la soeur du fameux Alan et Josh White, le bluesman afro-américain, fondateur des protest-songs avec ses hymnes anti Ku Klux Klan et cible malheureuse des élans des maccarthistes. White enregistra avec eux leur premier album.

Une autre figure remarquable du groupe, Will Geer, fut le compagnon et mentor politique de Harry Hay, militant syndical, membre du pc américain et l’un des fondateurs de la Mattachine Society, un des premiers groupes militants gay autosuffisant. Hay fut aussi un des fondateurs du Front de libération homosexuel américain et des Radical Faeries.